Alors que le salon Nouvelle vie professionnelle a ouvert ses portes le 27 novembre, à Paris, Jobintree fait le point sur la reconversion en France : la loi du 5 mars 2014 promet aux actifs un suivi tout au long de leur carrière. Et si changer de métier se révélait une opportunité à saisir, notamment dans un contexte économique défavorable.
Si Arnaud Montebourg, ex-ministre du Redressement productif, a pu faire sourire en retournant sur les bancs de l’école début novembre, il a également forcé le respect de plusieurs chefs d’entreprise qui ont loué sa démarche. Car à 52 ans, l’avocat de formation a débuté un cursus d’un mois à l’Insead, une prestigieuse école de management.
Que l’on approuve ou non l’initiative, cette dernière a eu le mérite de remettre au cœur du débat la question de la reconversion professionnelle. Si les acteurs économiques s’accordent à dire que les actifs sont et seront amenés à vivre non pas une mais bien des vies professionnelles, encore faut-il leur permettre de se former à de nouvelles compétences, et ce, tout au long de leur carrière. Aurait-on enfin trouvé une solution à cette préoccupation ?
Le 26 novembre, à l’occasion du Colloque AEF sur la réforme professionnelle, le ministre du Travail et de l’Emploi François Rebsamen est apparu dans une vidéo diffusée sur Internet pour rappeler le caractère de la loi du 5 mars 2014. « Dès janvier prochain, chacun de nos concitoyens sera donc titulaire d’un compte personnel de formation, clé de voûte de la réforme. Un compte qui va suivre la personne tout au long de sa vie, même en période de transition professionnelle ou de recherche d’emploi », a expliqué le ministre. Cette réforme paraissait d’autant plus vitale que « l’ancienne grande loi date de 1971 ».
La formation à distance
Sabine, 53 ans, n’a pas attendu l’application de la loi pour sauter le pas. Courant 2014, elle s’est reconvertie en designer textile avec Lignes et formations. C’est à distance, qu’elle a suivi les cours. Une approche qui lui a permis de « travailler à côté en indépendant », tout en acquérant de nouvelles compétences dans un domaine qu’elle connaissait déjà particulièrement bien. « J’étais déjà dans la branche puisque j’étais designer sur la porcelaine et le verre pendant plusieurs années. Après mon licenciement, j’ai voulu reprendre des cours, car j’avais toujours rêvé de faire du textile », raconte-t-elle. « Je suis une passionnée, ajoute-t-elle. Le dessin, la création, c’est ma vie ! »
Même si aujourd’hui, elle n’a pas retrouvé un emploi de salarié dans une entreprise, elle ne regrette pas un seul instant sa décision : « Oui, j’ai bien fait. J’y ai été à mon rythme. Cela m’a ouvert des portes que j’avais choisi de fermer lorsque j’étais plus jeune. »
Un rêve qu’elle a enfin concrétisé et qu’elle espère devenir payant. « Je ne me sens pas à l’aise avec le statut d’indépendant parce qu’il y a un aspect commercial qui nuit à la création. J’ai envie de me consacrer pleinement à une seule entreprise », souligne-t-elle.
D’ingénieur à professeur des écoles : le virage de Cécile
Cécile, 45 ans, a quant à elle réalisé un virage à 180 degrés en quittant son emploi d’ingénieur généraliste des systèmes de production dans l’industrie pour devenir professeur des écoles. « J’avais 35 ans environ, ça allait bien, je travaillais pour un groupe international et je gagnais bien ma vie », explique-t-elle. Pourtant, cela faisait des années qu’elle avait d’autres envies professionnelles. « Dans ma famille, faire de grandes études, c’était normal, c’était le chemin à suivre. Travailler avec des enfants, ça ne rentrait pas vraiment dans le cadre. Au point que je ne pensais même pas que c’était une possibilité », révèle-t-elle.
Et de poursuivre : « Un jour au travail, je parlais avec une collègue. Je lui dis : ‘Mais qu’est-ce que je fous là ?’. Elle m’a répondu : ‘Pourquoi tu ne le fais pas ?’ » Une petite phrase qui a bouleversé sa vie professionnelle puisqu’elle a fini par se lancer en prenant des cours avec le Cned. « J’étais déjà à mi-temps pour concilier ma vie professionnelle et ma vie de famille. Du coup, le matin, j’étais au boulot et l’après-midi chez moi. Depuis que le petit dernier avait 3 ans, j’avais du temps pour moi. Pendant un an, j’ai bûché. Je n’ai pas prévenu mon employeur parce que je n’étais sûre de rien. Je préparais le concours sans avoir la certitude que j’allais le décrocher », se souvient-elle.
Appréhender un nouveau métier
Et ça a fonctionné ! « J’ai eu mon concours, j’ai été très bien classée. » Mais tout n’a pas été rose pour autant. Lors de sa première rentrée, des doutes ont fait surface : « Ce fut horrible. Lorsque vous débutez dans l’Education nationale, vous occupez les postes dont personne ne veut. Je me suis dit que j’étais nulle. » Puis, après avoir trouvé ses marques, Cécile a repris le dessus et s’épanouit dans ce métier. « Je ne regrette pas du tout mon choix. Mais je sais aussi que cela a été possible parce que mon diplôme bac+5 m’a ouvert des opportunités [le concours est ouvert au bac+3, ndlr]. Je pense que le chemin est possible dans ce sens et beaucoup plus compliqué dans l’autre », analyse-t-elle.
Et de conclure : « Changer de métier peut être perçu comme un échec dans sa vie professionnelle. Ce n’est pas toujours évident de se dire qu’on n’était pas épanoui dans son précédent poste, mais finalement, c’est aussi la chance de se réaliser. »
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Agenda
Le salon Nouvelle vie professionnelle à Paris, a lieu le 27 novembre, à la Porte de Versailles.
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