Formation : elles veulent devenir agents de footballeurs
Auteur Aurelya | Catégorie L'actu des métiers
Etre agent de joueurs de football ne se limite pas à gérer les transferts de ses poulains et à prendre au passage une belle commission. Il s’agit d’un métier bien plus complexe qu’il n’y paraît. Il demande des connaissances spécifiques en droit du travail, en assurances ou encore sur les différentes réglementations des institutions dirigeantes du football… Si la profession compte 380 agents en France, seules treize femmes officient dans le milieu. Leur réussite fascine. Et surtout fait naître des vocations. Décryptage.
Depuis un an, Sonia Souid multiplie les apparitions télé et magazine. Et ce n’est pas son titre de Miss Auvergne 2003 qui vaut à cette ex-joueuse de volley-ball l’intérêt des médias. Ce qui anime les rédactions, c’est qu’elle est titulaire d’une Licence d’agent de joueurs de football. Et surtout, parce qu’elle est une femme évoluant dans un milieu que l’on croyait réservé aux hommes.
Le grand public a ainsi découvert une dizaine de professionnelles qui en coulisses négocient des transferts, défendent les intérêts des footballeurs et repèrent aussi les futurs talents du ballon rond.
Stéphanie Guérassimoff, elle, ambitionne de venir grossir les rangs. En formation à l’Ecole des Agents de joueurs de football (EAJF) depuis le 1er juin, elle vise une carrière à la David Venditelli, l’agent d’Alexandre Lacazette (Olympique Lyonnais – OL) et conseiller d’Eric Abidal (a mis fin à sa carrière en 2014). « J’aimerais vraiment atteindre ce niveau », confie-t-elle. Et cette petite idée lui trotte dans la tête depuis déjà cinq ans.
« J’ai régulièrement cherché sur Internet des écoles pour me préparer à l’examen. Mais je n’étais pas convaincue par les programmes. Et en plus, elles coûtaient très chères ! Lorsque j’ai découvert l’EAJF, j’ai aimé la diversité des cours proposés : du droit, de la négociation, du marketing, etc. »
« Un joueur m’a encouragée à devenir agent de foootballeurs »
Stéphanie Guérassimoff
N’en doutez pas, pour réussir cet examen, il faut bûcher. Et pas qu’un peu. Car en plus de ces notions, il faut également maîtriser, entre autres, les codes de la Fédération française de football (FFF) et de la Fédération internationale de football association (FIFA). Mais tout le monde peut tenter sa chance puisqu’aucune qualification préalable n’est requise pour s’inscrire au concours.
Si la majeure partie de cette formation de 800 heures se fait à distance, les apprenants passeront aussi un mois au stade de Gerland, à Lyon, afin d’y rencontrer des intervenants issus du monde du football. « J’ai hâte d’y être », déclare cette passionnée.
Car Stéphanie Guérassimoff fait partie de ces inconditionnelles du foot ! Après une Terminale STT, elle s’oriente vers une école de photographie dans l’unique but d’évoluer dans le milieu sportif. Elle collabore ensuite avec l’OL, avant d’animer à la radio une émission baptisée Un monde de foot.
« J’ai eu la chance de côtoyer ce secteur de près, de discuter avec des joueurs et c’est d’ailleurs l’un d’eux qui m’a encouragée dans cette voie. Ma façon de voir les choses lui a fait dire que je devrais me lancer. J’ai mis du temps à sauter le pas. Mais me voilà désormais. »
Cette immersion dans le milieu du football se révèle un très bon point d’après Jennifer Mendelewitsch. L’agent de joueurs explique : « Il y a des us et coutumes à maîtriser, sans quoi c’est beaucoup plus long et difficile. Après l’obtention de leur Licence, certains agents mettent quatre à cinq ans avant de vivre de leur métier. » « Le carnet d’adresse reste très important. Il faut se rendre sur le terrain, rencontrer les dirigeants des clubs, voir des matches, avoir ses entrées… », Insiste-t-elle. Et de préciser que s’il faut d’excellentes connaissances en droit tout en parlant des langues étrangères, connaître ce sport est un impératif. « Et il n’y a pas d’études pour ça, souligne-t-elle. C’est une donnée inévitable parce qu’il faut être capable de dire à son joueur pourquoi il vaut mieux aller dans tel club que dans un autre. »
Pour elle, le chemin a été facilité. Eh oui, papa était lui-même un agent réputé. « J’ai eu un gros avantage car je n’ai pas eu besoin de me faire connaître, concède-t-elle. En revanche, j’ai dû me constituer mon propre portefeuille. Le fait d’avoir gravité dans le secteur pendant toute mon enfance m’a été très utile. »
Aujourd’hui, elle fait partie des pionnières. Et celle qui a décroché la fameuse Licence en 2003, après un Master en Droit des affaires, rappelle qu’agent de joueurs est un métier aussi gratifiant que fatiguant. « Je suis tous les week-ends sur les terrains pour identifier les jeunes talents. C’est du 7 jours sur 7. On voyage beaucoup. La vie de famille, il faut mettre une croix dessus. Je ne souhaite décourager personne, car rien n’est impossible. Mais il faut en avoir conscience. »
« Je n’ai pas la prétention d’aller chatouiller les agents de joueurs »
Isabelle Savey Scheurer
Bien loin des transferts et de la gestion des sponsors, Isabelle Savey Scheurer ne rêve pas, quant à elle, d’arpenter les bancs de touche. Pourtant, à 50 ans, elle suit bel et bien la même formation que Stéphanie Guérassimoff. « Je n’ai pas la prétention d’aller chatouiller les agents de joueurs, dit-elle humblement. Je vois plutôt cette Licence comme un titre complémentaire. »
Et d’expliquer : « Cela fait vingt ans que j’évolue dans le milieu du patrimoine et je travaille pour Axa depuis 2007. Je gère le patrimoine de mes clients et réfléchis à l’organisation de celui-ci pour trouver des solutions tenant compte de la dimension familiale, fiscale, sociale ou successorale propre à chacun.» Ingénieur patrimonial spécialisée dans le conseil dédié à une clientèle haut de gamme, elle vise désormais les footballeurs.
« J’ai deux filles et elles ont côtoyé via l’école des jeunes devenus joueurs. On le sait, la carrière d’un sportif est courte. Aussi, comment organiser son patrimoine pour assurer l’après-carrière ? » « Je veux leur apporter mon expertise, les aborder avec la qualité de la signature Axa », souligne-t-elle
Cette formation s’inscrit donc dans un parcours professionnel déjà riche. Réussir ce concours, c’est lui permettre de se familiariser avec un milieu, d’étendre son réseau, de mieux cerner les problématiques de cette clientèle et donc de gagner en pertinence et efficacité dans ses futures actions.
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