En se lançant dans l’émission The Apprentice : qui décrochera le job ?, le chef d’entreprise Bruno Bonnell recherchait une personne avec « une vision différente », un élément un peu « fantasque ». Grâce à cette téléréalité, diffusée sur M6 à partir du 9 septembre, il a trouvé son nouveau directeur du développement commercial qu’il a embauché en CDI. Rencontre !
Jobintree : Lorsque vous avez été approché pour participer à The Apprentice, quelle fut votre réaction ? Et pourquoi avez-vous accepté de prendre part à cette aventure ?
Bruno Bonnell : Je connaissais le concept américain, car j’étais tombé par hasard sur un vieil épisode aux Etats-Unis. Lorsqu’un de mes contacts chez Endemol m’a proposé de participer, j’étais assez dubitatif. Il ne fallait pas que cette émission soit une comédie. La condition pour que j’y prenne part, c’était que le gagnant de cette compétition décroche un job, un vrai job. Il n’était pas question pour moi de simuler. Il fallait vraiment que le candidat soit embauché [en tant que directeur du développement commercial].
L’autre point concernait le format de l’émission. Il fallait une version française. Il y a des différences entre la culture entrepreneuriale anglo-saxonne et la culture entrepreneuriale européenne. Aux Etats-Unis, un patron qui dit : « You’re fired (Vous êtes viré, ndlr) », ça ne choque personne (la version anglo-saxonne s’intitule The Apprentice : you’re fired. La France a choisi le sous-titre Qui décrochera le job ?, ndlr) . Je n’ai jamais dit à un salarié « Vous êtes viré ». Ca ne se dit pas en France ou alors au cinéma. J’ai dû moi-même licencier, mais nous avons une approche différente.
Jobintree : Vous avez pris part à la sélection des 14 candidats. Comment s’est effectué votre choix ?
B. B. : Au départ, il y a eu 1.000 postulants. Endemol a fait un premier tri pour éviter ceux qui voulaient uniquement passer à la télé par exemple. Ensuite, j’ai fait ma sélection avec la volonté d’ouvrir le recrutement, d’avoir une diversité de genres et de formations. Ingénieur, niveau bac, formation de la vie, etc. Les candidats ont de 20 à 40 ans. Je voulais voir si ma théorie se confirmait : je reste persuadé que pour certains type de travail, peu importe la formation.
Jobintree : Est-ce une philosophie que vous appliquiez déjà au sein de votre entreprise avant l’émission ?
B. B. : De manière informelle. Et ce que démontre l’émission, c’est qu’on peut casser les codes. Les candidats se révèlent dans les challenges. J’entends souvent dire : « On ne trouve personne ! » Il faut être provocateur dans le brassage des candidatures. Bien sûr, si je recherche un développeur C++, il me faut une personne qui maîtrise son sujet. Si je recrute dans le domaine de l’humain, du management, du commercial… j’ouvre à des profils radicalement différents. C’est une bonne méthode pour secouer les mentalités.
Jobintree : A l’heure où l’emploi est au cœur des problématiques du grand public comme des pouvoirs publics, comment ressentez-vous cette mise en lumière inédite du travail ?
B. B. : Ca me donne le moral. L’émission montre des personnes dans l’effort, le dépassement de soi, la volonté. On voit des talents !
On calibre les candidats. ‘Toi, tu seras ingénieur’, ‘toi, tu seras technicien’, etc. Et ce, pour la vie ! L’émission montre qu’on peut se réinventer. La standardisation des emplois limite l’ambition. Une école de commerce peut être une source pour le recrutement. Mais a-t-on essayé des sources plus proches de nous ou plus éloignées ? Il faut ouvrir le champ des possibles.
Jobintree : Et quelle a été la réaction de vos pairs ?
B. B. : Ils savent que je suis un iconoclaste. Certains pensent que je l’ai fait pour l’aspect médiatique. Je suis dirigeant depuis trente ans, de la pub et de la médiatisation, j’en ai eu tout du long. Donc cela n’a rien à voir. Ceux qui me connaissent savent que je reste fidèle aux valeurs que je défends. The Apprentice me permet de mettre en application quelque chose dont je suis convaincu. L’entreprise est un lieu de vie, un lieu d’expression. Et rappelons aussi que c’est certes une téléréalité, mais ce n’est pas Le Loft. The Apprentice reflète la réalité de la vie : les candidats se battent mais pas à armes égales. Il manque un diplôme, trop vieux, pas le bon sexe, pas la bonne couleur, pas le bon nom… Là, ils étaient tous à égalité.
Vous le verrez, dans le premier épisode, je suis assez sévère. Parce que je veux être juste. J’ai zéro a priori. D’ailleurs, j’ai été moi-même très surpris du dernier carré de candidats.
Jobintree : Etes-vous toujours en contact avec les candidats éliminés ? Leur avez-vous écrit des lettres de recommandation, ouvert votre carnet d’adresses, etc. ?
B. B. : Les candidats m’ont tous intéressé. Pour ceux qui me l’ont demandé et maintenant que l’émission commence, je vais les mettre en rapport avec des personnes que je connais pour qu’ils puissent s’exprimer.
Copyright : Pierre Olivier / M6
The Apprentice : qui décrochera le job ?
A partir du 9 septembre 2015 à 20h55 sur M6
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