Agent de sécurité : « Une profession en mutation »
Auteur Aurelya | Catégorie Les rendez-vous emploiDébut mars, Le Figaro annonçait que le ministère de l’Intérieur planchait sur un nouveau statut de l’agent de sécurité, lui permettant notamment de porter une arme à feu. Les 150.000 agents de sécurité de l’Hexagone seront-ils concernés par cette réforme ? Et plus largement, quelles évolutions attendent la profession ? Olivier Duran, porte-parole du Snes, revient pour Jobintree sur les défis du secteur.
Au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, un tabou a définitivement été levé en France : celui du port d’armes à feu par des agents de sécurité, autorisation réservée jusque-là aux agents de transport de fond.
En effet, dix jours après les événements, Alain Juillet, président du Club des directeurs de sécurité des entreprises (CDSE), déclarait au quotidien Libération : « Il faut envisager que des polices municipales et des sociétés de sécurité privées – extrêmement contrôlées par l’Etat – obtiennent l’autorisation de doter certains de leurs agents d’armes à feu. » Précisant qu’il fallait définir un cadre avec « des conditions précises » et « des formations spécifiques ».
Cette idée a clairement fait son chemin. Car d’après Le Figaro, un statut particulier serait actuellement à l’étude par le ministère de l’Intérieur. « C’est en travaux. Légalement, c’est possible », nous a confirmé Olivier Duran, porte-parole du Syndicat national des entreprises de sécurité privées (Snes). Et de préciser : « Il n’est pas question de le généraliser aux 150.000 agents de sécurité, c’est une exception absolue. »
Qui serait donc concerné par ce nouveau statut d’« agent privé de sécurité armé » (APSA) – et non d’« agent de sécurité renforcée » comme on peut encore le lire ? « […] Des profils confirmés et expérimentés avec probablement un background de policier ou de militaire. Il s’agirait d’un marché de reconversion ouvert aussi aux agents de transport de fond », explique Olivier Duran.
Il ajoute : « On visera des personnes avec une certaine maturité psychologique, professionnelle et intellectuelle. Ce n’est donc pas une spécialité pour les jeunes. » « La mise en place aura lieu d’ici fin 2016 », assure-t-il.
Cette réforme si elle aboutit – et il est fort probable qu’il en soit ainsi – donnera sûrement naissance à un nouveau certificat de qualification professionnelle (CQP). Car la formation reste l’un des chantiers prioritaires du secteur qui souhaite « assainir la branche et hisser le niveau [des] stagiaires », confie Olivier Duran.
Aussi, dès juillet 2016, un nouveau décret doit s’appliquer et permettre une amélioration substantielle de la qualité et du professionnalisme des formations. Les titres et certificats du Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) qui « échappaient au contrôle de la branche seront concernés par ce dispositif ».
Pour accéder à l’une des formations agréées (140 heures minimum), le candidat devra être titulaire d’une autorisation de moralité délivrée par le Centre national des activités privées de sécurité (CNAPS), un sésame d’ores et déjà obligatoire pour obtenir sa carte professionnelle, document impératif pour exercer en tant qu’agent privé de sécurité.
De plus, « tous les nouveaux entrants suivront aussi un module de sensibilisation aux actes terroristes ».
Si le secteur de la sécurité se révèle porteur, « il y a de la demande », de nombreux points restent problématiques : la rémunération faible, autour du Smic, ou encore les capacités réduites d’évolution de carrière. « Ce n’est pas très attractif. On peut être amené à travailler seul, à être exposé, agressé… Rester en posture debout… Mais ça permet aussi d’avoir un métier. On peut se spécialiser et gagner 1.800 euros par mois. 2.000 euros même pour ceux qui ont de l’entregent et du leadership », souligne le porte-parole.
Et de poursuivre : « C’est un métier qui permet à des personnes peu qualifiée de trouver un emploi. Pour les jeunes qui ont de l’ambition, la volonté d’évoluer, de gérer et de piloter des équipes, de manager, il y a des possibilités. A condition d’avoir des qualités. »
D’autres perspectives restent envisageables : « J’ai vu des agents créer leur propre boîte ou devenir chef de la sécurité dans un grand groupe. Les opportunités seront renforcées dans l’avenir. Car c’est une profession en mutation. »
L’image de l’agent de sécurité est également en train de changer au sein de la société française. « [Depuis les attentats], le public a pris conscience que ce sont des gens qui sont là pour assurer la sécurité, porter secours, prévenir. Il y a certes encore des efforts à fournir, mais ce nouveau regard va faire évoluer les recrutements, les entreprises et tous les acteurs du secteur. »
FORMATION
Des agents formés pour les « grands événements »
Alors que la formation d’agent de sécurité comprend au minimum 140 heures, un nouveau certificat de qualification professionnelle (CQP) pourrait permettre de palier au déficit de main d’oeuvre lors de rassemblements publics de plus de 1.500 personnes (Euro 2016, salons, manifestations culturelles…). Baptisé CQP Agent de surveillance grands événements, la formation comprend un peu plus d’une centaine d’heures. Les candidats qui auront valider leur certificat, obtiendront leur carte professionnelle, mais ne pourront exercer que dans l’événementiel. S’ils souhaitent évoluer dans le milieu, ils devront alors suivre des modules complémentaires.
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