L’été dernier, Boris, étudiant en géographie et aménagement du territoire, a travaillé à l’hôtel Matignon, la résidence du Premier ministre. Retour sur une expérience « enrichissante ».
C’est de saison, le job d’été est de retour ! Si de nombreux trouvent généralement des emplois dans l’hôtellerie, la restauration ou encore l’animation pour enfants, certains décrochent aussi des postes administratifs dans le secteur privé… mais aussi dans le public.
C’est le cas notamment de Boris, étudiant en Licence de géographie et aménagement du territoire à Paris IV (Sorbonne). On peut même dire que le jeune homme est un habitué du service public. Après la Préfecture de Paris, mais cette fois-ci, c’est à Matignon, la résidence du Premier ministre, qu’il a officié tout l’été 2015.
Et comme pour n’importe quel emploi, tout a commencé par l’envoi d’un CV et d’une lettre de motivation. « Ensuite, j’ai reçu un email pour vérifier les informations de mon dossier. Puis, j’ai été convoqué à un entretien collectif qui a bien duré trois ou quatre heures », explique-t-il.
Quelques semaines plus tard, il a été rappelé : il venait de décrocher un poste et se voyait affecté à la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada). Selon lui, c’est « la rencontre ‘en vrai’ [avec le recruteur] et peut-être aussi [ses] motivations » qui ont fait la différence. « Durant l’entretien, j’ai été sincère : je cherchais un job parce que j’avais besoin d’argent. Je n’ai pas surfé sur des clichés autour d’un attrait particulier pour le service public », a-t-il précisé.
Cependant, il concède que l’expérience a été « enrichissante » et qu’elle lui sera probablement utile dans les années à venir. En tant que futur urbaniste, il sera « sûrement amené à travailler en mairie ou d’autres services de l’administration publique ». De plus, son passage de deux mois au Cada lui a permis d’apercevoir « ce qu’est le travail de bureau et le travail en équipe ».
Mais pas que. Car les vacataires d’été ne sont pas là en touristes. « On a de réelles responsabilités », dit-il. Et de détailler : « La plupart du temps, on recevait des courriers ou des emails de personnes voulant accéder à des documents non publics. J’ai donc passé beaucoup de temps à lire et trier les demandes, mais aussi à rédiger des lettres de refus. »
Durant son séjour, a-t-il croisé l’occupant des lieux, à savoir Manuel Valls ? Ou a-t-il eu l’occasion d’échanger quelques banalités avec des personnalités politiques ? « Non, je n’ai pas croisé le Premier ministre. Et je n’ai pas croisé beaucoup de femmes et d’hommes politiques car c’était l’été, la période des vacances. »
Job d’été : que font les étudiants de leurs salaires ?
Depuis mars-avril, de nombreux jeunes ont déposé des candidatures en vue de travailler durant la période estivale. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce job saisonnier finance davantage le quotidien que des vacances entre copains. Il est même devenu une réelle nécessité.
En 2011, une étude réalisée par l’association Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) soulignait que 51 % des jeunes de 15 à 30 ans travaillent l’été pour financer leurs études ! Plus récemment, une enquête signée Vivastreet précisait que cela concernait 33 % des 18-24 ans. Et au total, ce sont 63 % des jeunes qui mettent de côté l’argent gagné durant l’été.
Le deuxième poste de dépense concerne, quant à lui, le financement du permis de conduire (25 % des 18-24 ans) suivi par l’achat d’un véhicule (15 %).
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