Ouvrier, technicien maintenance, conducteur de travaux, ingénieur… N’ayez plus peur d’ajouter la marque du féminin à ces métiers du BTP. Car, c’est une certitude, les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler dans ce secteur.
En 2016, être une femme et décrocher un emploi dans le BTP ne relève plus de la science fiction. Au contraire, cette réalité touche les trente-deux métiers du bâtiment. Jusqu’au fauteuil de chef d’entreprise. Car dans la construction, 24 % des sociétés ont une femme à leur tête.
Le phénomène gagne de l’ampleur si l’on en croit les chiffres avancés par la Fédération française du bâtiment (FFB). Parmi les élèves de l’Ecole supérieure des jeunes dirigeants du bâtiment, qui se préparent donc à reprendre une activité, on comptait 23 % de femmes en 2010. Elles étaient à peine 8 % quinze ans plus tôt.
En 2011-2012, 10.000 femmes poursuivaient des études pour faire carrière dans cette branche professionnelle : 4,8 % étaient inscrites du CAP au BTS et 25 % en école d’ingénieur.
Sur ce terrain, Agnès Manuel de Condinguy fait figure de pionnière. Voilà vingt ans que cette ultra diplômée évolue dans un milieu que l’on croyait jusqu’à récemment réservé aux hommes. Maître d’œuvre, formée entre autres à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Marseille (ENSAM), elle a lancé il y a trois ans AMC France et propose son expertise en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
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« Mon métier consiste à gérer, programmer, à anticiper les différentes phases d’un projet jusqu’à sa livraison en m’assurant qu’elles se déroulent dans les règles de l’art en respectant la réglementation, le budget et le délai imparti », explique la spécialiste, fière d’assister à la féminisation du secteur.
Cependant, on ne peut pas encore parler de raz-de-marée. D’après la FFB, les effectifs du BTP comprennent à peine plus de 11 % de femmes. 47,1 % d’entre elles ont le statut d’employé et de technicien, 15,4 % sont cadres quand moins de 2 % des ouvriers… sont des ouvrières.