Formation : les atouts pour être recruté en alternance
Auteur Aurelya | Catégorie Les rendez-vous emploiLes candidats à l’alternance ne s’en cachent pas : trouver une entreprise d’accueil relève « du parcours du combattant ». La conjoncture actuelle explique en partie leurs difficultés, mais d’autres facteurs freinent leur entrée sur le marché du travail comme le manque d’expérience et de posture professionnelle. Pour lever les barrières, plusieurs pistes sont à explorer, comme la participation à des ateliers sur l’entretien d’embauche ou le savoir-être en entreprise, ainsi que le passage en revue des secteurs qui recrutent.
Grande Halle de La Villette, à Paris. 7 mars 2017. CV sous le bras, Stéphanie, 18 ans, déambule dans les couloirs du salon « Paris pour l’emploi des jeunes ». La lycéenne est à la recherche d’un contrat en alternance dans le secteur du marketing digital. Son objectif : intégrer dès la rentrée 2017, une formation de type BTS ou DUT.
« J’ai envoyé plusieurs candidatures depuis un mois. Pour l’instant, je n’ai pas de réponse, dit-elle. Je suis venue au salon pour rencontrer directement les entreprises et montrer que je suis très motivée. » Mais convaincre un employeur de l’embaucher n’est pas une mince affaire. Comme pour de nombreux candidats à l’alternance, trouver une entreprise d’accueil relève « du parcours du combattant ».
Patricia Thoraval, responsable communication et développement du réseau des Greta de l’Académie de Créteil, rappelle en premier lieu que la conjoncture n’aide pas les candidats. Car si la courbe du chômage a amorcé une décrue en 2015, le taux des demandeurs d’emploi reste élevé, l’Insee prévoyant qu’il devrait passer .
Les secteurs pourvoyeurs d’emploi restent donc les plus susceptibles de proposer des postes. « Par exemple, en Hygiène et propreté, des sociétés expliquent qu’elles embaucheraient bien, mais elles font face à une pénurie de candidats. Le public a une représentation négative de ces métiers », explique Patricia Thoraval, et ce, « alors même qu’il y a de véritables progressions de carrière possibles ».
Ensuite, plusieurs facteurs peuvent freiner un recruteur : le calendrier de l’alternance puisque « l’entreprise espère que le salarié sera présent un maximum de temps », mais aussi le manque d’expérience professionnelle et de savoir être des plus jeunes candidats. « Il y a un a priori sur leurs comportements. Ils seraient incapables de se lever le matin ou manqueraient d’investissement professionnel. C’est d’autant plus difficile pour des jeunes peu ou non qualifiés, sortis tôt du système scolaire, de convaincre un patron. »
Il ne faut pas oublier qu’en France règne la culture du diplôme. Les entreprises recherchent des employés aux compétences validées par un titre et les jeunes qui se tournent vers l’alternance, souhaitent, eux, trouver un employeur pour décrocher un diplôme… L’éternel cercle vicieux.
Aide-toi et le centre de formation t’aidera
« J’aimerais trouver une entreprise, c’est sûr », souffle Yoann, qui vise l’intégration d’un BTS en Management des unités commerciales (MUC). Mais lors du salon parisien pour l’emploi, il était également venu chercher des conseils. Les centres de n’en manquent pas. Et ont même développé des procédures pour guider les futurs alternants. C’est le cas notamment du groupe .
« Lorsque des candidats nous expliquent qu’ils sont intéressés par l’une de nos formations en banque, assurance, finance, distribution ou encore en immobilier, nous réalisons des entretiens de motivation durant lesquels nous vérifions les connaissances et le savoir-être. Une fois que nous avons sélectionné des profils, nous leur proposons de les suivre et de les conseiller dans leur recherche d’emploi. Cela passe, par exemple, par des ateliers pour préparer l’entretien d’embauche », explique Pauline Cavallini du service communication et admission.
L’autre avantage de taille : le réseau d’entreprises partenaires du groupe ! Celui-ci recrute la majeure partie des 700 alternants de l’établissement. A noter que dès la rentrée prochaine, de nouvelles opportunités attendent les alternants de l’IFCV puisque le centre s’ouvre aux métiers du numérique.
Mais si les écoles peuvent aider à refaire un CV, démarcher et déjouer les pièges de l’entretien, « l’entreprise reste maître de son embauche », précise Patricia Thoraval.
Connaître les centres de formation et les écoles qui accompagnent les candidats dans leur recherche d’emploi reste judicieux. Cependant, il convient tout autant de se renseigner sur les entreprises sensibilisées à la question de l’alternance, à l’image du groupe Etam, composé de la marque du même nom ainsi que de 1,2,3 et de Undiz.
En 2016, l’enseigne a lancé un nouveau rendez-vous : la matinée de l’alternance. Sous forme de jobdating, l’événement avait pour ambition de « trouver les personnalités en phase avec les valeurs du groupe », à savoir « bienveillance, exigence, audace et élégance ». Suite au succès de la première édition, le groupe a logiquement planifié une seconde édition qui devrait avoir lieu au cours de la deuxième quinzaine de mai 2017.
A noter que l’alternance au sein du groupe a progressé cette année de plus de 50 % sur l’ensemble des marques. 229 alternants ont ainsi rejoint les équipes, dépassant ainsi l’objectif de 200 nouveaux collaborateurs.
a également mis en place une politique active en faveur des alternants. Si l’entreprise de transport atteint déjà les objectifs légaux (5 % des effectifs), elle ambitionne de les dépasser. Ainsi, tous les ans, ce sont entre cinquante à soixante nouveaux alternants qui font leur entrée au sein des sociétés du pôle IDF Sud aussi bien en maintenance, en exploitation qu’en administration.
« Nous les recrutons à des postes de mécanicien véhicule industriel, carrossier-peintre, électrotechnicien, adjoint d’exploitation, animateur médiation service (AMS), assistants administratifs et de gestion, etc. », déclare Aurélie Dumontaud Seure, responsable du développement RH.
Et n’allez pas croire que seuls les jeunes intéressent l’entreprise de transport de voyageurs. « L’alternance concerne aussi des personnes de 50 ans et plus, souvent dans le cadre de reconversions professionnelles », explique notre interlocutrice. Et d’ajouter : « Par ailleurs, Transdev IDF Sud mène une importante politique de mixité et invite le public féminin à venir découvrir ses métiers qui ne sont pas réservés à la gente masculine, comme beaucoup le pense encore. »
Transdev IDF Sud participe régulièrement à des salons de recrutement ou des forums métiers. De mi-avril à fin juin, Aurélie Dumontaud Seure annonce qu’elle sera présente à un événement autour de l’alternance au Cœur d’Essonne Agglomération à Sainte-Geneviève-des-Bois, mais aussi à la Maison de l’environnement à Athis-Mons ou encore au forum de l’apprentissage d’un CFA à Evry pour échanger sur les opportunités proposées par l’entreprise.
[Voir le portrait de Julie, assistante styliste en alternance chez Etam]
La Poste aussi fait figure de très bon élève en la matière. L’entreprise a basé son système de recrutement sur la formation en alternance. C’est ainsi que la spécialiste de la messagerie « recrute les prochains facteurs, conseillers de clientèle, etc. en jouant sur les deux dispositifs que sont le contrat professionnel et l’apprentissage », explique Patricia Thoraval
Et de continuer : « Au Greta, nous avons un partenariat avec La Poste pour la formation des futurs facteurs. Cela concerne 250 à 300 personnes en Ile-de-France. Pendant sept mois, ils intègrent un bureau de Poste et suivent des cours. Ceux ayant réussi leur examen et ayant donné satisfaction durant la formation peuvent se voir proposer un CDI. C’est un avantage pour l’entreprise qui embauche des salariés formés à ses méthodes et sa déontologie. » Les candidats non retenus peuvent quant à eux proposer leurs services à d’autres entreprises de messagerie puisque la formation comprend la préparation au titre de chauffeur-livreur.
L’alternance de demain ?
Dynamiser l’alternance. Voici le défi que s’est lancé Opcalia, un Organisme paritaire collecteur agréé (OPCA). Le 17 mars 2017, l’association a réuni près de 300 acteurs franciliens de l’apprentissage afin d’échanger et d’identifier des pistes pour améliorer la formation en alternance. C’est à Paris, à l’Assemblée nationale, en présence de Myriam El Khomri, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du dialogue social, que plusieurs propositions ont été trouvées et énoncées. Parmi lesquelles, la volonté d’« obtenir des engagements concrets en matière de soutien au développement du nombre de contrats d’apprentissage » et la nécessité de « travailler à une meilleure adéquation entre offres et demandes d’emplois ».
Gageons que cet appel sera entendu.
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