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Fiche Métier :

Chef de projet démantèlement nucléaire

Le chef de projet démantèlement nucléaire coordonne tout le processus d'arrêt d'une installation, de la décontamination à l'évacuation des déchets, jusqu'au démontage du bâtiment réacteur dans une centrale. Il chapeaute une équipe de travail selon le scénario de démantèlement qu'il a lui-même orchestré, en veillant à la sécurité. À mesure que de nombreuses installations arrivent en fin de vie et qu'une génération d'experts part à la retraite, les jeunes ingénieurs sont de plus en plus recherchés.

Vie professionnelle

Un marché en développement
Avec la fin des exploitations des anciennes installations construites dans les années 1960 et les départs à la retraite des chercheurs, ingénieurs et techniciens, les besoins en démantèlement se multiplient. Ils s'amplifient encore davantage avec le renouveau de l'énergie nucléaire.
Un profil d'ingénieur
Les postes requièrent de jeunes diplômés, avec des profils d'ingénieur pour les plus recherchés, qui interviennent dans la maintenance et le démantèlement d'installations. Ils intéressent notamment les entreprises du bâtiment et des travaux publics.
Des missions de longue durée
Certaines entreprises cherchent également des experts pour des opérations de démantèlement de longue durée. En effet, le travail d'assainissement (nettoyage) est plus facile à réaliser quand il commence plusieurs années après la mise en arrêt définitif d'une centrale (jusqu'à une quarantaine d'années, voire plus !). Et parce que la radioactivité diminue avec le temps, un bâtiment réacteur peut lui aussi être confiné (isolé) une quarantaine d'années.
Salaire du débutant
De 2500 à 3167 euros brut par mois. Au cours des 5 premières années, cette rémunération mensuelle varie de 2916 à 4583 euros brut. Au bout de 5 ans, un chef de projet peut espérer gagner entre 4166 et 7083 euros brut par mois.

Conditions de travail

Indépendant ou salarié
Le chef de projet démantèlement nucléaire répond à la demande d'un client, pour le compte d'une société spécialisée dans l'énergie, par exemple. Ce sont les entreprises de génie civil, de mécanique ou de conditionnement des déchets qui sont les plus présentes sur le marché de la déconstruction d'installations nucléaires. Les entreprises du bâtiment et des travaux publics recrutent également ce profil d'ingénieur. Cet expert peut aussi travailler en tant que consultant dans un cabinet spécialisé.
Du bureau au site nucléaire
Plus souvent dans les locaux, le chef de projet se déplace sur le site à démanteler. Cette visite est obligatoire dans le cadre de ses responsabilités. Elle lui permet de se rendre compte du périmètre d'intervention, de travailler à l'inventaire du matériel sur place, de la configuration interne des lieux pour monter ensuite les scénarios de démantèlement.
Toutes sortes de dispositifs
Le chef de projet ne travaille pas qu'au démontage de centrales nucléaires. Les structures ou les dispositifs à démanteler sont variés : armes nucléaires, engins à propulsion nucléaire (sous-marins ou porte-avions), réacteurs de recherche, laboratoires chauds (radiants) ou installations de traitements de déchets nucléaires.

Compétences

La gestion de projet
Les installations nucléaires n'ont pas de secrets pour un chef de projet démantèlement. De par ses expériences significatives dans des structures de ce type, et notamment dans la gestion de projet, il doit avoir acquis une bonne expérience technique, des connaissances en contraintes de sûreté, en gestion des déchets et en réglementation, pour être à même de doser ensuite le processus en fonction de tous ces paramètres.
Une fibre managériale
Toutes ses expériences dans le nucléaire font d'un ingénieur, même à moins de 30 ans mais avec beaucoup d'ambition, un quasi-expert qui pourra endosser la responsabilité de l'ensemble du processus de démantèlement d'une centrale, aussi bien dans les liens avec une équipe de travail que dans les normes et les pratiques techniques. Il joue en effet un rôle de manager pour appréhender et piloter le démantèlement, un projet humain et matériel.
En interface commerciale
Dans le cadre de son activité principale de gestion du démantèlement, le chef de projet reste l'interface avec le client, à qui il propose des améliorations dans le processus. Même s'il ne démarche pas complètement comme un vrai commercial, il peut aussi accompagner la vente d'une prestation de démantèlement.

Nature du travail

Coordonner
À la tête d'une opération délicate, le chef de projet démantèlement nucléaire coordonne toute la déconstruction d'une installation. Il veille à la sécurité du personnel et à la protection de l'environnement. À la demande d'un client, le chef de projet élabore des scénarios de démantèlement, selon l'état des lieux et l'état final visé.
Contrôler
Étude de procédés, planification des travaux... Il organise et contrôle ensuite chaque phase de l'opération. Il encadre une équipe d'ingénieurs et de techniciens de divers métiers nécessaires au démantèlement nucléaire : en électromécanique, génie civil ou dans la manipulation de robots. Ces derniers interviennent à la place des opérateurs dans une zone à radioactivité trop élevée.
Sécuriser
Le chef de projet veille à ce que tout se déroule dans le respect des conditions de sûreté : port obligatoire de gants pour manipuler les produits chimiques ou thermiques, de vêtements spéciaux, de scaphandres ventilés, de masques... et d'autres protections contre les radiations. Le chef se conforme à un cahier des charges, qui répond aussi aux problématiques de déchets, d'impact sur l'environnement, dans les coûts et les délais impartis.

Formation pour accéder au métier

Un chef de projet démantèlement nucléaire doit justifier d'au moins 5 années d'expérience professionnelle, dont 3 au minimum dans la gestion de projet dans un domaine fortement réglementé. Une formation d'ingénieur est requise, avec une spécialisation en énergie ou en génie chimique. Les spécialisations en démantèlement vont du niveau bac + 3 au diplôme d'ingénieur en GA (génie atomique) de l'INSTN (Institut national des sciences et techniques nucléaires). • Licence pro sciences, technologies, santé énergie et génie climatique spécialité radioprotection, démantèlement et déchets nucléaires : chargé de projet à l'université Lyon 1 • Licence pro sciences, technologies, santé protection de l'environnement spécialité métiers du démantèlement, des déchets, de la dépollution et de la maîtrise des risques industriels à l'université de Nîmes • Master pro ITDD (ingénierie, traçabilité et développement durable) spécialité assainissement, démantèlement d'installations nucléaires à l'université Grenoble 1 (Valence) • Diplôme d'ingénieur énergie, École centrale de Paris, École des mines, Ensam, Insa (Lyon, Rennes, Rouen, Strasbourg, Toulouse), École nationale des ponts et chaussées (Marne-la-Vallée) • Diplôme d'ingénieur en GA (génie atomique), INSTN