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calier,  ouvrier portuaire polyvalent
Fiche Métier :

Docker
calier,  ouvrier portuaire polyvalent

Le docker est un ouvrier, très rarement une ouvrière, qui charge et décharge tout type de marchandise à bord des navires. Ces opérations mettent en oeuvre différents équipements mécaniques et requièrent le respect de nombreuses règles de sécurité. Depuis la réforme de 1992, qui a révolutionné le métier, la plupart des professionnels, jusque-là intermittents, sont devenus des salariés permanents. Dans ce secteur où la concurrence est sévère, les effectifs ont chuté et le niveau de formation requis s'est élevé.

Vie professionnelle

L'embauche reprend après une chute drastique des effectifs. En 1982, on comptait 13 400 dockers intermittents; en 2002, le nombre de salariés avoisinait les 3 800. La réforme de 1992 est passée par là, mais elle n'explique pas tout. La concurrence européenne, notamment des pays du Nord, et la modernisation de l'activité ont limité les besoins en personnel. Autrefois, on était docker de père en fils. À présent, un minimum de formation est requis. Le métier de docker est ainsi appelé à disparaître au profit de celui d'ouvrier portuaire polyvalent. L'ouvrier portuaire peut bénéficier d'une formation professionnelle adaptée à ses besoins et devenir, s'il le souhaite, chef d'équipe ou pointeur. Ce dernier gère le parc des conteneurs à l'aide d'ordinateurs, affecte les marchandises aux emplacements prévus, identifie et contrôle les produits qui entrent ou sortent du port. Les salaires, très variables d'un port et d'une entreprise à l'autre, s'échelonnent entre 1 750 et 3 000 euros brut par mois.

Conditions de travail

L'époque du travail au jour le jour est révolue. Pendant longtemps, le docker exerçait son métier en indépendant, sans être attaché à une entreprise particulière. La réforme engagée en 1992 a profondément modifié l'exercice du métier, dont les statuts dataient de 1947. La grande nouveauté est la mensualisation des ouvriers dockers qui deviennent, pour une bonne part, des salariés permanents ayant passé un contrat de travail à durée indéterminée avec des entreprises de manutention portuaire. Lors d'une pénurie de main-d'oeuvre, les entreprises peuvent toutefois faire appel à des professionnels intermittents, à défaut à des dockers occasionnels. Dans chaque port, un organisme paritaire, le BCMO (Bureau central de la main-d'oeuvre du port), permet notamment de gérer et de réguler les effectifs des intermittents. La loi prévoit par ailleurs, en cas de chômage, qu'une indemnité de garantie, prélevée sur le produit d'une cotisation payée par les entreprises, leur soit versée. Ce qui prime chez les dockers, c'est la répartition des tâches. Chaque chargement ou déchargement de navire donne lieu à la constitution d'une équipe, dont l'effectif varie en fonction du travail à accomplir : taille du navire, nature des marchandises à charger ou à décharger, délais... Ces manutentionnaires portuaires peuvent être employé à la vacation ou en shift (période variant de quatre heures à huit heures en continu selon les ports). Les diverses évolutions technologiques ont bouleversé l'activité. Du fait de l'utilisation de conteneurs, de palanquées et d'autres unités de charge, la manutention du fret d'un navire ne nécessite plus qu'un nombre restreint de dockers. Cependant, le quotidien demeure pénible physiquement et quelque peu insalubre. Il faut encore passer de longues heures en extérieur et dans la poussière. Mais le travail de sac à sac, le plus fatigant, est en régression.

Compétences

C'est une profession où la force physique doit s'allier au sérieux. L'installation de matériels de plus en plus sophistiqués n'a pas fait complètement disparaître la manutention proprement dite. De même, les contraintes de navigation imposent des horaires irréguliers (nuit, dimanches, jours fériés...). Une santé de fer et une bonne hygiène de vie doivent donc aller de pair avec une grande disponibilité et une parfaite ponctualité. Un mauvais arrimage, des erreurs de manutention ou, par exemple, une mauvaise affectation des marchandises peuvent avoir des conséquences matérielles, corporelles et financières graves. Il est donc impératif de respecter les consignes et les règles de sécurité à la lettre. Enfin, cet ouvrier polyvalent, qui possède une culture générale maritime, sait conduire et utiliser un engin élévateur ou automatique.

Nature du travail

Dans les ports , pas une cargaison n'échappe aux dockers. De la pâte à papier aux céréales en passant par les produits de la métallurgie, ils chargent et déchargent toutes les marchandises qui embarquent ou débarquent du bateau. Ces manutentionnaires jouissent en fait d'un véritable monopole dans le domaine public maritime. Si, hier, les bras suffisaient, aujourd'hui, il est impératif de maîtriser plusieurs fonctions et d'occuper différents postes. L'ouvrier docker prépare le matériel. Il doit notamment installer les câbles (élingues) ou les treuils, et guider les conducteurs dans leurs manoeuvres lorsqu'ils sont au volant de chariots élévateurs, de grues ou d'autres engins. Il peut également participer à l'ouverture des panneaux de cale ou arrimer les colis, selon les consignes de chargement ou de déchargement qui lui sont données. Le plus souvent, cette tâche revient au calier. Au moment du chargement, ce spécialiste effectue les opérations de calage et d'arrimage spécifiques à chaque colis, en utilisant le matériel qu'il juge adapté. En revanche, c'est au conducteur d'engins de piloter divers appareils de levage de capacité et de hauteur plus ou moins grandes (portique, grue, élévateur...). Enfin, l'agréeur contrôle l'état des céréales. Une mission qui consiste à vérifier avec précision leur hygrométrie, leur taux d'impuretés...

Formation pour accéder au métier

Le certificat d'aptitude à la conduite en sécurité de chariots élévateurs (CACES) est exigé. La formation à la manutention portuaire devient un atout qualité, et les nouvelles compétences nécessaires à l'exercice du métier modifieront à la hausse le niveau requis dans les années à venir. Plusieurs centres proposent des formations. On peut citer le Centre privé de formation professionnelle de l'Union des usagers du port de Rouen (CPFP, 63 avenue du Mont Riboudet, 76000 Rouen. Tél. 02 35 71 69 97 ), qui forme des manutentionnaires portuaires en 3 à 6 mois, et l'École de manutention portuaire (boulevard Paul Leferme, 44600 Saint-Nazaire. Tél. 02 51 76 07 07 ).