La start-up française Trampolinn a constitué son équipe de « nomades digitaux », prête à parcourir le globe pour réaliser ses missions. Le co-fondateur et CEO du site Internet, dédié à l’échange de logements entre particuliers, nous livre son regard sur cette expérience du management à distance et partage son enthousiasme pour cette nouvelle tendance d’organisation du travail.

Jobintree : Quels bénéfices tirez-vous à travailler loin de la maison-mère ?
Hugo Allary : Le changement d’environnement est stimulant. Tous les membres de l’équipe étant des voyageurs dans l’âme, le fait de pouvoir établir un rythme de travail non routinier et exaltant permettent une efficacité et une motivation incomparables à un cadre classique. La diversité des activités en dehors des heures de travail et le dépaysement lié à la condition nomade sont une source d’énergie bénéfique à notre productivité. En outre, cela oblige à être autonome, rigoureux et discipliné sans quoi le travail à distance est un échec.

Jobintree : Comment se déroule une journée de travail ? Dans des bureaux loués par votre société ? D’autres lieux plus insolites ?
H. A. : Difficile de dresser le portrait d’une journée de travail classique. En règle générale, nous nous installons dans des espaces de co-working comme pendant 6 mois à Barcelone (en Espagne) ou même en ce moment à Chiang Mai (en Thaïlande). Mais par exemple, la semaine passée nous étions pendant dix jours dans la villa d’un membre à Koh Samui ou encore à la terrasse d’un café à Krabi.  N’importe quel lieu peut se transformer en espace de travail s’il dispose d’une bonne connexion Internet, premier critère de choix dans nos déplacements. Enfin, lors des trajets entre deux villes, il nous arrive de travailler directement dans le bus et récemment encore dans le ferry reliant Koh Samui au continent grâce au partage de connexion avec nos téléphones.

Jobintree : Combien de déplacements réalisez-vous à l’année et cela représente en moyenne combien de mois passés à l’étranger ? Les 8 membres de l’équipe nomade sont-ils ensemble sur chaque destination ou se peut-il que vous soyez dispatchés aux quatre coin de la planète ?
H. A. : Cela varie selon les membres de l’équipe, mais entre trois et cinq déplacements de longues durées.  Il nous arrive d’être complètement dispatchés comme en début d’année où les huit membres étaient dans quatre pays différents. Le terme « à l’étranger » est difficile, car pour l’instant plus aucun de nous n’avons de domicile fixe. Comme à Barcelone cette année où nous avons travaillé la majeure partie du temps ; l’étranger devient notre domicile principal.

Jobintree : Quels sont vos rapports avec vos collègues « sédentaires » ?
H. A. : Nous entretenons d’excellents rapports avec l’équipe fixe du fait de la communication quasi permanente entre tous les membres. Il est important de réunir toute l’équipe en un même lieu régulièrement pour travailler ensemble physiquement et mettre à plat les accomplissements et objectifs de la période nomade passée. Cela permet aussi d’apprendre à mieux connaître chacun, son métier et sa manière de travailler. C’est pourquoi l’intégralité de l’équipe sera de nouveau à Barcelone début juin.

Photo : Hugo Allary (au premier plan à gauche) entouré de « nomades digitaux » en Thaïlande. Copyright : Trampolinn 

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