Baromètre : le trio gagnant « des métiers dont personne ne veut »
Auteur Aurelya | Catégorie Edito emploiAvec 5,7 millions de personnes inscrites au Pôle Emploi, 6,7 % de plus sur un an, les postes qui ne trouvent toujours pas preneurs retiennent plus que jamais l’attention des acteurs de l’emploi. Si les causes sont connues de tous (numerus clausus insuffisant pour certains métiers, manque de formation et/ou d’expérience de certains candidats), quelles sont les mesures concrètes à entreprendre pour sortir de cette situation et ramener ainsi à l’équilibre l’offre et la demande ?
Quelles sont les attentes de chacun ? Des recruteurs, des formateurs comme des personnes en demande d’emploi ?
Découvrez dès à présent l’étude du 3e trimestre 2015 réalisée à partir de l’analyse de 120.000 offres d’emploi et de 800.000 actes de candidatures effectués sur le site entre juillet et septembre.
Kinés : 80 % de libéraux
Les baromètres successifs de Jobintree mettent en évidence la pénurie de kinésithérapeutes en France. Si le métier occupait la 5e place du classement lors de l’étude du 1er trimestre 2015 pour atteindre la 3e marche du podium lors du précédent baromètre, il arrive cette fois-ci en tête de ce palmarès.
On le sait, le numerus clausus imposé à la profession (2.632 nouveaux diplômés par an) ne suffit pas à répondre aux besoins croissants d’une population vieillissante. Et c’est notamment dans le service public que le manque se fait cruellement ressentir.
Car les kinés qui sortent de l’école ont tendance à tourner le dos à l’hôpital pour s’installer en libéral [on parle de 80 % des effectifs (1)].
Et pour cause « tu es ton propre patron, tu gères ton emploi du temps comme tu l’entends », explique Jérémy R., jeune kinésithérapeute en région parisienne. Et de préciser : « Je ne suis pas titulaire, j’occupe le poste d’assistant. Cela signifie que je n’ai pas de cabinet à mon nom, et que je verse une rétrocession [un pourcentage des honoraires perçus, ndlr]. C’est une réelle liberté, car je peux partir quand bon me semble. Et pour quelqu’un comme moi qui a la bougeotte, c’est génial. »
Où sont les kinés ?
Aussi, l’univers de l’hôpital avec le chef de service et l’emploi du temps imposé est vécu comme une contrainte, sans compter que « les salaires y sont plus bas ». Et d’ajouter : « A l’hôpital, il y a moins de diversité au niveau des cas à traiter. Avant de changer de service, il peut se passer beaucoup de temps. Mais il faut l’admettre, c’est aussi là que l’on rencontre généralement les cas les plus intéressants. »
En fonction du secteur géographique et de la saisonnalité, le secteur privé peine également à recruter. « Je l’ai constaté cet été, souligne Jérémy R., car le cabinet cherchait du renfort et ça n’a pas abouti. En revanche, en cette rentrée, une annonce a été publiée sur Internet et on depuis reçoit énormément de candidatures », s’exclame-t-il avant de nuancer : « Il faut dire que j’exerce en Ile-de-France, une région qui attire pas mal, tout comme le sud de la France d’ailleurs. »
Et pour les zones qui séduisent moins la profession, que faire ? « C’est vrai que cela pose un problème. Doit-on pour autant obliger les kinés à travailler à certains endroits ? »
Pour information, le numerus clausus est passé de 2.560 en 2013 à 2.632 en 2015.
La France compte 83.619 kinésithérapeutes dont 11.219 ont 60 ans et plus.
L’alternance à la rescousse des moniteurs d’auto-école ?
A la deuxième place du palmarès des métiers où les entreprises ont le plus de mal à recruter, on retrouve les moniteurs d’auto-école, qui perdent une place par rapport à l’étude précédente.
Les départs massifs à la retraite, les conditions de travail jugées parfois difficiles, l’augmentation du nombre d’heures de conduite comme la diversité des permis de conduire (voir le ) sont autant d’éléments expliquant la pénurie.
Les candidats n’ont aucun problème pour trouver une place. « Sur la dizaine de diplômés en fin d’année, tous trouvent du travail instantanément », affirme Jérôme Anirault, responsable pédagogique à l’EPMECA, l’Ecole préparatoire au monitorat d’enseignement de la conduite, au Mans (72).
Mais comment attirer de nouveaux candidats ? « Dans les Pays de la Loire, pour les demandeurs d’emploi, nous sommes en panne de financement depuis deux ans – ce qui n’est pas le cas par exemple en Bretagne ou en région Centre. Ils ne peuvent donc pas prétendre à une aide. Depuis deux ans, nous avons réussi à baisser les coûts de formation. Ils atteignent environ 4.000 euros pour les chômeurs. »
La réforme du diplôme d’Etat BEPECASER qui devrait être appliquée en 2016 fera-t-elle bouger les lignes ?
« [Concernant ladite réforme], dans le milieu nous restons encore assez prudent », explique Jérôme Anirault. En effet, « elle est attendue depuis des années et sa mise en application ne cesse d’être repoussée ».
Parmi les nouveautés surveillées, on compte une formation en deux ans en alternance. Le contrat professionnel permettrait aux entreprises de recruter à des conditions salariales intéressantes. De plus, l’Autorisation temporaire et restrictive d’enseigner (ATRE) permettrait au jeune en formation d’entrer plus rapidement dans le vif du sujet. Un amendement au Code de la route adopté en avril 2014 confirme que « les personnes en cours de formation pour la préparation à l’un des titres ou diplômes d’enseignant de la conduite et de la sécurité routière » « peuvent également exercer la fonction d’enseignement de la conduite automobile et de la sécurité routière » (2).
Ergothérapeutes, chefs de partie, assistantes maternelles, mais aussi décolleteurs et carrossiers complètent cette liste des métiers que les entreprises peinent à recruter. Au total, on estime à 300.000 le nombre d’emplois non pourvus, dans une dizaine de branches dont la santé, l’hôtellerie-restauration, les services à la personne et l’industrie.
(1) DREES 2015
(2) Article L. 212-2
Les candidats qui rencontrent le plus de difficultés à être recrutés
L’autre visage de l’emploi, ce sont ces offres qui, elles, reçoivent de nombreuses candidatures, laissant des milliers de chômeurs aux portes du marché du travail.
Parmi ces métiers qui attirent les CV en masse, on note clairement des postes nécessitant peu ou pas de qualification, des métiers avec une forte population féminine (femme de ménage, hôtesse de caisse, assistante, secrétaire médicale, chargé de communication…) ; mais aussi des métiers synonymes de stabilité professionnelle (secteur ferroviaire notamment).
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