Agent immobilier : Hélène Ferrari bouscule le métier
Auteur Aurelya | Catégorie Les rendez-vous emploiHélène Ferrari évolue depuis dix ans dans le milieu de l’immobilier. Elle lance Tadaaam !!!, une nouvelle méthode de travail pour faire évoluer le métier d’agent immobilier.
« Agent immobilier est un métier merveilleux. Donnons-nous les moyens de travailler autrement. » Et Hélène Ferrari, « la spécialiste de la recherche de biens de caractère sur toute la France », compte bien faire bouger les lignes. Depuis fin 2016, elle a lancé Tadaaam !!!, une nouvelle méthode de travail (des prestations de services à la carte ou au forfait), permettant aux agents immobiliers de quitter leur rôle de mandataire pour embrasser celui de consultant. Son objectif : redorer le blason des agents immobiliers et récupérer le marché des clients non satisfaits « qui traitent en direct ». « 44 % des compromis signés le sont sans intermédiaire et la moitié d’entre eux n’aboutissent pas », précise-t-elle.
Aussi la loi Hoguet de juillet 1970, qui régit encore le métier d’agent immobilier, semble contraignante à bien des égards. « Par exemple, elle ‘oublie’ le facteur Internet, un comble lorsque l’on sait que 98 % des clients arrivent vers les agences via les annonces publiées sur les portails immobiliers », fait-elle remarquer. De plus, la loi interdit de prétendre à une quelconque rémunération tant que l’opération n’est pas conclue chez le notaire. Conséquence, le client paye une commission « délirante » aux agences immobilières, « justifiée principalement par le prix de l’achat d’espace sur Internet et du temps consacré aux visites (…). Et en plus, elle est injuste, analyse Hélène Ferrari. Car que le consommateur fasse deux ou vingt-huit visites, ce qui est la moyenne nationale, il paye toujours cette commission importante, en moyenne de 5 % du prix de vente du bien. » Et d’ajouter : « En somme, ceux qui achètent vite paient pour ceux qui vendent lentement. »
« A loi inadaptée, solutions de choc », propose l’experte. Pour sortir de ce cercle vicieux, elle a développé cette nouvelle approche sur mesure qu’elle applique au quotidien. Elle le garantit, au final, « (sa) solution coûte moins chère, est plus juste pour le client et pour les agents, le taux de transformation est de 100 %. Ils sont rémunérés immédiatement. C’est du gagnant-gagnant ». 2017 s’annonce passionnante pour Hélène Ferrari qui souhaite étendre son produit à tous les agents immobiliers du territoire qui ont conclu près de 850.000 ventes en 2016.
Cette formule, elle l’a mis au point grâce à son expérience dans le secteur, et ce, même si elle y est arrivée – si l’on peut dire – sur le tard. Car cela ne fait pas dix ans que cette surdouée de la vente fait des étincelles dans le milieu immobilier. « J’ai eu plusieurs vies », s’amuse-t-elle.
« J’ai fait des études de commerce à Paris et à Londres, en Angleterre. De retour en France, j’ai travaillé pour des firmes internationales avec la grande distribution. J’y ai appris ce qu’est le challenge et j’ai aimé ça ! », s’exclame-t-elle. Puis après une pause de dix ans, durant laquelle elle se consacre à ses quatre enfants, elle repart à l’assaut du marché du travail. Elle est alors recrutée en tant que chargée de mission par l’association Réseau entreprendre Picardie pendant cinq ans. Un tournant décisif dans sa carrière. Et pour cause, « c’est un réseau de business angels qui accompagne les créateurs et repreneurs d’activité. C’est là que j’ai attrapé le virus de la création d’entreprise », dit-elle.
Elle décide de sauter le pas et crée – sans connaître à proprement parlé le job – sa société immobilière en 2008… en pleine crise des subprimes. Mais qu’importe, c’est une enthousiaste hyperactive qui ne manque pas de leadership. Alors, elle convainc aisément un agent immobilier de lui enseigner les ficelles du métier : « Je ne me lance pas lorsque je ne maîtrise pas. J’ai été sur le terrain. Et j’ai fait un carton ! Au bout de trois mois, le patron m’a proposée de prendre la direction de l’une de ses agences. Ce que j’ai refusé à sa grande stupeur. » Ses ambitions sont ailleurs.
« J’ai doublé le chiffre d’affaires tous les ans »
Hélène Ferrari, spécialiste de la recherche de biens de caractère
Aussi inattendu qu’improbable, elle est invitée à prendre la porte. Elle ne se démonte pas, récupère ses affaires et ne se retourne pas. « J’étais à Chantilly, il était 16h30, je m’en souviens très bien, raconte-t-elle. J’ai appelé mon mari pour lui annoncer que j’étais virée. Il a été surpris étant donné mes résultats. » Etant dans les RH, il lui conseille de lister d’un côté les connaissances acquises et de l’autre celles qui lui manquaient pour réellement se lancer.
Et aussi surprenant que cela puisse paraître, Hélène Ferrari a bien un talon d’Achille qui se résume en deux mots : le juridique et la comptabilité. Mais cette femme pleine de ressource trouve des solutions à tout ! Pour le juridique, elle fait appel à la hotline de la FNAIM, la Fédération nationale de l’immobilier, et pour la comptabilité, elle déniche la perle rare au sein du Réseau Entreprendre Picardie !
Résultat, « les quatre premières années ont été exponentielles. J’entends par-là que j’ai doublé le chiffre d’affaires tous les ans », lâche-t-elle. De quoi lui donner des ailes et l’idée d’ouvrir une nouvelle agence dans le Sud-Ouest. Mais comme dans toute belle trajectoire, celle d’Hélène Ferrari a connu un couac – « entreprendre ne se fait pas sans échec ».
Nous sommes en 2012 et la crise immobilière est à son paroxysme. Débute une période « complètement folle » durant laquelle elle enchaîne les allers-retours entre l’Oise et la Charente-Maritime. « Les deux premières années, j’étais souvent à Chantilly parce que les affaires là-bas ne se passaient pas aussi bien que prévu. J’ai décidé de me consacrer exclusivement à mon nouveau projet. » Pendant un an, elle déblaie le terrain, s’attache à la recherche de biens de caractère et développe son approche « humaine one-to-one ». Et ça marche !
Devenue une référence dans son domaine, elle écrit un livre – Gagner ses pénates publié en mars 2016 – dans lequel elle raconte ses aventures immobilières. Haut en couleur et amusant, l’ouvrage reflète sa personnalité pétillante qui ne lâche rien. Alors qu’elle peaufine le lancement de sa nouvelle société, une question se pose : à quand le Tome II ?
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