la formation en alternance, un accès facilité au marché de l’emploi
Auteur admin | Catégorie Edito emploi
À l’heure où j’écris ces lignes, le marché de l’emploi est perturbé par une crise sanitaire devenue crise économique. Nous sommes entrés dans un monde post-covid.
De nouvelles craintes se manifestent à propos de l’emploi. Il faut trouver de nouveaux repères et relever de nouveaux défis.
L’alternance est devenue un modèle encore plus pertinent aujourd’hui, avec cette nouvelle donne. Dans cet article, on vous dit pourquoi.
Les barrières à l’embauche
Côté candidat
« 3 ans d’expérience… » Cela refroidit immédiatement le jeune diplômé en quête d’un emploi et qui lit cette ligne dans une offre d’emploi.
- Comment fait-on quand on sort de la filière générale classique ?
- Comment acquérir de l’expérience quand on est en train de se former ?
- Et comment, une fois que l’on a son diplôme en poche, obtenir un emploi sans expérience ?
En effet, il y a la théorie et le terrain. Et il y a un fossé entre les deux.
C’est le casse-tête des jeunes diplômés.
Côté recruteur
Pour l’employeur, engagé un nouveau collaborateur, c’est un grand engagement. Le conférencier britannique Simon Sinek compare cela au fait de donner les clés de sa maison à un inconnu.
Un entretien ou même 5 entretiens d’embauche ne vont pas permettre de faire suffisamment connaissance.
Bien sûr, il y a la période d’essai, le CDD. Mais elle représente tout de même un coût pour l’entreprise. Et il n’est pas garanti qu’un ou deux mois suffisent pour savoir si le courant passe.
Il y a ce qu’il y a sur le papier, le CV, et il y a la personne elle-même et l’écart entre les deux.
C’est le casse-tête du recruteur.
Le contexte
Nous l’avons évoqué, le contexte de pandémie et crise économique est source d’appréhension. Les entreprises peuvent être frileuses dans leur recrutement.
Il est difficile d’estimer le coût d’un recrutement raté, mais les chiffres vont de 20 000 à 200 000 €. Une somme non négligeable.
L’alternance, le remède
Longtemps considérée comme une voie de garage, l’image de l’alternance s’est transformée ces dernières années. La loi avenir professionnel a renforcé l’attractivité du contrat en alternance.
Côté candidat
Les avantages de la formation en alternance sont très nombreux.
Son principal atout, c’est qu’elle permet à l’apprenti d’acquérir une véritable expérience en entreprise.
Contrairement à un stage souvent très court, où le stagiaire sera cantonné à des missions sans véritable responsabilité, l’apprenti occupe un vrai poste au sein de l’entreprise. Il est considéré comme un salarié à part entière.
Aujourd’hui, l’éventail des possibilités est très large.
Tous les diplômes enregistrés au RNCP sont éligibles à l’apprentissage. Le RNCP (répertoire national des certifications professionnelles) est le catalogue officiel national des formations reconnues.
Les secteurs qui recrutent des alternants sont de plus en plus nombreux. Il ne s’agit plus seulement des banques, des assurances, des travaux publics, ou des métiers de l’industrie. Les secteurs du digital comme la communication ou l’informatique s’y sont mis.
Un autre avantage ? L’alternant reçoit une rémunération.
Celle-ci dépend de différents paramètres, notamment l’âge et le niveau d’étude.
Il existe deux types de contrats en alternance : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation.
Voici un tableau récapitulatif du salaire auquel un apprenti peut prétendre pour un contrat d’apprentissage.
Année d’exécution du contrat | moins de 18 ans | de 18 à 20 ans | de 21 à 25 ans | 26 ans et plus |
1re année | 27 % | 43 % | 53 % | 100 % |
2e année | 39 % | 51 % | 61 % | 100 % |
3e année | 55 % | 67 % | 78 % | 100 % |
Voici celui du salaire auquel l’alternant prétendre en contrat de professionnalisation.
Âge | Titre ou diplôme professionnel inférieur au bac | Titre ou diplôme professionnel égal ou supérieur au bac |
Moins de 21 ans | Au moins 55 % du SMIC | Au moins 65 % du SMIC |
21 ans à 25 ans révolus | Au moins 70 % du SMIC | Au moins 80 % du SMIC |
26 ans et plus | Au moins le SMIC ou 85 % du salaire minimum conventionnel de branche (si plus favorable) | Au moins le SMIC ou 85 % du salaire minimum conventionnel de branche (si plus favorable) |
Le point clé reste l’embauche !
Selon le cabinet de recrutement Page Personnel France, 7 apprentis sur 10 trouvent un travail 7 mois après leur diplôme. Le taux d’embauche est chaque fois supérieur à celui des diplômés qui n’ont pas connu l’alternance !
Côté recruteur
Les nouvelles formes de l’alternance répondent aux difficultés de recrutement que peuvent rencontrer les entreprises.
Le contrat en alternance représente un gain de temps.
Recruter un alternant, cela veut dire former quelqu’un à un métier de l’entreprise et développer des compétences stratégiques pour son activité.
Comme il reçoit en parallèle un enseignement de son centre de formation, il enrichit l’entreprise de ces connaissances qu’il peut immédiatement mettre en pratique.
L’alternant est immédiatement opérationnel et il devient de plus en plus compétent au fil du temps à travers ce dispositif d’alternance. De semaine en semaine, il connaît mieux l’entreprise et ses process ; et son savoir-faire est de plus en plus solide.
Par ailleurs, il est d’emblée initié à la culture d’entreprise. Ce qui signifie qu’à la fin du contrat, l’employeur dispose d’un collaborateur formé, qui connaît l’activité et qui a déjà établi son réseau de collègues et partenaires.
Le contrat en alternance représente une économie financière.
Du point de vue du coût, un salarié en CDD peut revenir au double d’un apprenti. Ou bien, vous pouvez engager deux apprentis pour le prix d’un CDD.
Il faut savoir que l’âge limite pour pouvoir bénéficier du contrat d’apprentissage est passé de 26 à 30 ans. Un public plus mature que les jeunes en formation initiale peut accéder à l’alternance.
Ce type de contrat séduit aussi des profils qui souhaitent reprendre des études afin d’accéder à un nouvel emploi ou changer d’emploi.
L’entreprise dispose également de plusieurs aides financières. Le législateur veut encourager le recours à ce type de contrats.
Pour le contrat d’apprentissage, l’entreprise va bénéficier :
- d’une réduction générale des charges (exonération des charges sociales)
- d’une prime à l’apprentissage : elle peut s’élever à 4 125 euros la 1re année du contrat d’apprentissage, 2 000 euros la 2e, et 1 200 euros la 3e.
- d’une prise en charge de la formation en CFA (Centre de Formation des Apprentis) par son opérateur de compétences (OPCO)
- des aides possibles de l’Agefiph (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées), offertes pour l’embauche de travailleurs handicapés
Pour le contrat de professionnalisation, l’entreprise peut bénéficier :
- d’une réduction générale de charges (exonération des charges sociales)
- d’une absence d’indemnités de fin contrat contrairement au CDD
- des actions de formation financées par des opérateurs de compétences (OPCO) qui peuvent aussi prendre en charge la formation du tuteur
- d’une aide accordée par Pôle emploi pour l’embauche d’un demandeur d’emploi de 26 ans et plus. Elle s’élève à 2 000 euros
- des primes offertes par l’Agefiph pour l’embauche des alternants handicapés.
L’alternance représente aussi une optimisation de la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Le recrutement d’un alternant va permettre de répondre à un besoin de personnel qui peut être immédiat. Mais c’est également une bonne façon de préparer le recrutement d’un collaborateur pour un besoin futur.
Une entreprise peut ainsi anticiper sur sa croissance sans se fragiliser financièrement.
Car l’employeur n’est en aucun cas tenu d’embaucher l’apprenti au terme du contrat.
Le contexte
Le terme à la mode, c’est « l’entreprise résiliente ». Il faut construire un modèle d’entreprise compatible avec un contexte de pandémie.
Pour certaines entreprises, il est possible de digitaliser des pans de l’activité. Pour les autres, c’est plus compliqué. Tout est à inventer. Il faut se réinventer.
Dans ce contexte, il peut être profitable de faire appel à des alternants qui possèdent les nouvelles compétences dont l’entreprise a besoin afin de faire évoluer son offre et ses process.
La flexibilité du contrat d’alternance est en phase avec cette époque de profonde mutation du marché du travail. Les nouvelles règles sont :
- adaptabilité
- réactivité
- diversification
Pour conclure :
L’alternance pourrait donc être un remède dans le sens où elle permet à l’entreprise de tester de nouvelles approches, sans le poids financier et les contraintes légales qui encadrent le CDD et le CDI.
Elle permet à l’entreprise d’aller chercher de toutes nouvelles compétences, de tout nouveaux savoirs et de voir si la greffe se passe bien.
Elle permet de découvrir le potentiel d’un collaborateur et la richesse qu’il peut offrir à l’entreprise, à travers une fréquentation longue avant d’aller plus loin. Tout comme les couples modernes apprennent à se connaître avant de s’engager dans un mariage (l’équivalent du CDI).
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