Commissaire de police

Sur les quelque 118 000 fonctionnaires actifs de la police, seuls un peu plus de 1 600 sont commissaires.Le recrutement s'effectue via un concours du ministère de l'Intérieur, accessible à partir d'un bac + 5, suivi de 2 ans de formation en école. Réputé sélectif, ce concours national est ouvert pour une trentaine de postes par an. Attention, on ne peut s'y présenter que trois fois. En fonction des besoins de la police et de son rang de classement à sa sortie d'école, le commissaire peut choisir un poste à la police judiciaire ou dans un service spécialisé (stupéfiants, criminelle, mineurs...). S'il n'obtient pas ces choix, il est affecté à la sécurité publique.Après 9 ans d'exercice, il peut être inscrit au tableau d'avancement pour le grade de commissaire divisionnaire. 1648 euros brut par mois (hors prime).

En dehors des commissariats de quartier, il peut exercer dans des unités de police spécialisées : à la police judiciaire, aux renseignements généraux, à la police de l'air et des frontières, dans une compagnie républicaine de sécurité (CRS), à la Direction de surveillance du territoire (DST), à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), dans le Service de protection des hautes personnalités (SPHP)... Le quotidien d'un commissaire comprend de nombreux échanges et réunions avec différents interlocuteurs : préfets, élus, autorités administratives et judiciaires, organismes sociaux ou éducatifs... En tant que défenseur de l'ordre public, un commissaire doit être disponible en fonction des astreintes et des événements. Il peut donc travailler en soirée, parfois la nuit et les week-ends.

Le commissaire doit faire preuve d'autorité, d'organisation et d'esprit de décision pour diriger ses équipes et les missions qui lui incombent. C'est aussi un bon communicant, capable de travailler de concert avec les mairies, les préfectures et les autorités judiciaires. Familier des procédures pénales, il possède des compétences juridiques et une bonne culture générale. Pour envisager de faire ce métier, il faut aussi être psychologiquement solide, être capable de travailler dans l'urgence et de gérer des situations éprouvantes et dangereuses.

Qu'il soit affecté à la sécurité publique ou à la police judiciaire, le commissaire est un homme de réflexion et de coordination. Son rôle : gérer un budget, diriger un service et des équipes de policiers, suivre le travail des enquêteurs, gérer des actions de sécurité. La délinquance, les petites affaires criminelles, les troubles à l'ordre public, la sécurité des manifestations, la sécurité routière constituent son lot quotidien. Il encadre les officiers chargés de mener les enquêtes : il fixe les objectifs de travail avec ses équipes, répartit les moyens en hommes et en véhicules, suit l'avancée des recherches et des opérations. En police judiciaire, il dirige une équipe et participe aux enquêtes dont il a la charge (trafic de stupéfiants, d'armes ou d'oeuvres d'art, proxénétisme, escroqueries financières, cybercriminalité, terrorisme...). Au sein d'unités spécialisées, il peut rechercher des informations destinées au gouvernement, participer à la lutte contre l'espionnage ou l'immigration clandestine...

Pour être commissaire de police, il faut passer un concours. Ce dernier est ouvert aux candidats âgés de 35 ans au plus et titulaires d'un bac + 5 (si possible en droit). Pour augmenter ses chances, il est possible de suivre une préparation, après un master, avec l'École nationale supérieure de police (ENSP) ou dans une dizaine d'instituts d'études judiciaires (IEJ). • Concours de commissaire de police : après réussite aux épreuves, les candidats reçus suivent une formation rémunérée (d'une durée de 2 ans) à l'École nationale supérieure de la police de Saint-Cyr (69). La scolarité alterne cours et stages pratiques dans les différents services actifs de la police. En 2e année, les élèves sont nommés commissaires de police stagiaires pendant 1 an, avant d'être titularisés s'ils ont donné satisfaction. Ils s'engagent alors à servir l'État pendant 7 ans.