Les professionnels de santé sont rejoints par une partie de la classe politique dans leur lutte contre l’épuisement professionnel qui menace plus de 3 millions de Français.
Le regard sur l’épuisement professionnel est actuellement en train de changer. Maladie honteuse il y a une quinzaine d’années, voilà qu’elle sort de son placard et s’affiche à la télévision, à la radio, dans les magazines et sur Internet.
En effet, le public ose enfin s’exprimer sur le sujet. Les politiques aussi. Le 6 décembre, une trentaine de députés de gauche réunis autour de leur consœur chevénementiste Marie-Françoise Bechtel ont lancé un appel pour la reconnaissance du burn out en tant que maladie professionnelle.
C’est dans les pages du Journal du dimanche (JDD) qu’ils ont tiré la sonnette d’alarme indiquant que ce mal « est en train de devenir une question majeure dans notre société du 21e siècle ». Et d’ajouter : « Il devient urgent d’en prendre la mesure et d’en tirer les conclusions. »
D’autant plus que 3,2 millions de Français, soit 12 % de la population active, seraient au bord du burn out, d’après une étude dévoilée en décembre par Technologia, un cabinet spécialisé dans les questions d’évaluation et de prévention des risques liés à l’activité professionnelle. Certains médecins ou psychologues n’hésitent plus à parler d’épidémie !
Burn out vs petite dépression
Le docteur Florence Bénichoux fait partie d’entre eux. Celle qui agit au sein de Better Human, un cabinet de conseil spécialisé entre autres dans la prévention des risques professionnels, prend cette problématique très au sérieux. Auteure de l’ouvrage Et si on travaillait autrement (aux éditions Eyrolles), elle rappelle que le burn out « n’est pas une petite dépression » que l’on soigne à coup d’anxiolytiques.
« La dépression peut être liée à l’univers du travail. Mais elle peut aussi avoir des origines personnelles. Un gros problème familial par exemple peut progressivement amener une personne vers un état dépressif », explique-t-elle. En revanche, « le burn out a clairement une origine professionnelle ». « Si on traduit le terme ‘burn out’, cela signifie brûler de l’intérieur, se consumer. C’est très brutal », fait-elle remarquer.
Les personnes touchées (principalement des hyperactifs qui se surinvestissent dans leur travail) ont besoin de beaucoup de temps pour s’en remettre : de 12 à 15 mois explique la spécialiste. « Après un burn out, certains n’arrivent pas à renouer avec le monde du travail. C’est la double peine. »
Parmi ceux qui parviennent à reprendre le chemin du boulot, certains changent d’orientation professionnelle. « Ils revoient leurs priorités et se posent les bonnes questions, comme après un accident, dit-elle. D’anciens managers se reconvertissent dans le coaching par exemple, j’ai connu un ingénieur devenu boulanger. Ils retrouvent du sens. »
Epuisement professionnel : les solutions à mettre en place
Selon elle, les employeurs doivent prendre à bras le corps le problème du burn out en travaillant trois axes : l’organisation au sein de l’entreprise pour éviter la surcharge de travail, favoriser l’autonomie de leurs salariés en leur fixant des objectifs certes, mais en leur laissant des marges de manœuvres pour y parvenir et apporter du soutien à leurs équipes.
Cette décision de modifier drastiquement les méthodes de travail doit être prise au plus haut : « Il faut sensibiliser les directions générales et les comités de direction, le changement ne peut venir que de là. »
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