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Fiche Métier :

Juge des enfants
magistrat

Retirer un enfant à sa famille, envoyer un adolescent en prison... Le rôle du juge des enfants est de protéger les mineurs victimes de mauvais traitements, mais aussi de condamner ceux qui commettent des infractions (vol, racket, dégradation...). Entre la rigueur et le préventif, il privilégie le dialogue et reste à l'écoute tout en appliquant la loi. Pour prendre ses décisions, il s'entoure de nombreux professionnels : psychologues, éducateurs, assistants de service social... Si ce métier attire de nombreux candidats, la sélection à l'entrée de l'École nationale de la magistrature, seule voie d'accès à la profession, est très forte.

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Vie professionnelle

Différentes fonctions
Le métier de juge regroupe une grande diversité de fonctions. Choisir l'une d'elles n'est pas définitif. Au cours de sa carrière, le juge des enfants est amené à changer de spécialisation, de manière à évoluer plus rapidement. Après quelques années à ce poste, il pourra par exemple prendre les fonctions de juge aux affaires familiales, de juge d'instance ou encore de juge d'instruction. Néanmoins, passer du siège, fier de son indépendance, au parquet (substitut du procureur ou procureur de la République), dépendant du ministère, semble difficile...
Évoluer grâce à l'ancienneté
Pour atteindre le premier grade (vice-président d'un tribunal de grande instance), un magistrat doit être inscrit au tableau d'avancement, sur décision de son seul supérieur hiérarchique, et justifier de 7 années d'ancienneté. La consécration suprême d'une carrière : accéder aux postes classés hors hiérarchie, par exemple premier président, procureur de la République, procureur général d'une cour d'appel ou de la Cour de cassation... Après réussite au concours de la magistrature, un élève magistrat perçoit 1662 euros brut. En début de carrière, un magistrat titulaire perçoit 2092 euros brut par mois.

Conditions de travail

Indépendant et inamovible
Ce magistrat du siège est indépendant et inamovible, bénéficiant ainsi de la garantie d'exercer ses fonctions en toute liberté. Il ne peut être ni révoqué ni déplacé contre son gré. Lors d'une audience, il est assis (magistrature assise), contrairement aux magistrats du parquet (magistrature debout) qui représentent l'intérêt public.
Entouré de spécialistes
Sa mission ne peut se concevoir sans l'intervention de nombreux professionnels qui participent à la prise de décision finale : assistants de service social, éducateurs, psychologues, voire juge aux affaires familiales. Il recherche également l'adhésion des familles et privilégie une solution d'accompagnement pour éviter au jeune le traumatisme d'une rupture avec son milieu. Enfin, lorsque cela s'impose, il travaille en étroite collaboration avec les personnels et services de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse). Dans ses décisions, il privilégie autant que possible la mesure éducative sur la sanction pénale.

Compétences

Compréhensif et juste
De solides connaissances en droit sont, bien sûr, exigées. Plus encore que ses confrères d'autres spécialités, parce qu'il est en contact avec des jeunes plus vulnérables que les adultes, le juge des enfants doit être attentif et disponible, conciliant et compréhensif. Au quotidien, il est animé par la recherche de la vérité et le sens de l'équité. Parmi les autres qualités indispensables : humilité, autonomie, sens de l'initiative, réactivité et organisation.
Impartial et psychologue
L'action du magistrat s'inscrit de plus en plus dans un travail collectif. Il doit prendre le temps de consulter les différents partenaires avant de rendre, en toute objectivité, sa décision finale. Celle-ci est parfois lourde de conséquences pour les personnes impliquées. Faire preuve de psychologie est indispensable pour appréhender au mieux les affaires traitées. Des talents de médiateur sont très appréciés pour apaiser les conflits et gérer les événements difficiles.

Nature du travail

Protéger les mineurs
Le juge des enfants intervient lorsque des mineurs sont maltraités, vivent dans de mauvaises conditions sanitaires, psychologiques ou éducatives (parents trop souvent absents ou démunis). Il peut les placer provisoirement dans un établissement spécialisé ou, si nécessaire, dans une famille d'accueil.
Juger les jeunes délinquants
Président du tribunal pour enfants, ce magistrat du siège intervient par ailleurs lorsqu'un mineur a commis une infraction (vol, racket, dégradation...) : il peut le mettre en examen, instruire puis juger l'affaire. Les crimes et délits graves (viol, meurtre...) sont, eux, jugés soit par le tribunal des enfants (si les faits ont été commis par un mineur de moins de 16 ans), soit par la cour d'assises des mineurs (pour les crimes commis par un mineur de plus de 16 ans). Le juge des enfants est aussi chargé de l'application des peines après le jugement.

Formation pour accéder au métier

Agent public de l'État, le magistrat est recruté sur concours du ministère de la Justice. La formation (rémunérée) se déroule à l'ENM (École nationale de la magistrature) de Bordeaux. Le concours d'admission à l'ENM est ouvert aux titulaires d'un master 1 (bac + 4), d'un diplôme d'IEP (institut d'études politiques), et aux anciens élèves d'une école normale supérieure, âgés de 31 ans au plus. Trois tentatives sont possibles. En 2011 : 1062 inscrits, 87 admis dont 45 titulaires d'un master (M2), 14 diplômés d'un IEP et 8 candidats issus des classes préparatoires intégrées. La formation des élèves magistrats (qui ont le statut d'auditeur de justice) dure 31 mois. Elle comprend une partie théorique et de nombreux stages pratiques au sein d'une administration, d'une entreprise ou d'une institution judiciaire, dans une juridiction auprès d'un magistrat, dans un cabinet d'avocats... À l'issue d'un examen, le jury se prononce sur l'aptitude de l'auditeur de justice et détermine son rang de classement pour le choix d'un premier poste. Il suit alors une formation et un stage centrés sur cette affectation. À noter : l'ENM propose des classes préparatoires au concours d'entrée aux jeunes issus de milieux sociaux défavorisés. Il est aussi possible de préparer le concours à l'université dans le cadre des IEJ (instituts d'études judiciaires). • Master 1 ou 2 • Diplôme d'IEP