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Fiche Métier :

Médecin humanitaire

Généraliste ou spécialiste, le médecin humanitaire a un triple rôle : soigner des populations dans un contexte de crise, mettre en place des programmes de prévention et de développement des soins, former des équipes médicales sur place. Il est recruté par une organisation non gouvernementale (ONG) pour une mission de quelques mois ou 1 an. De nombreux médecins alternent missions humanitaires et exercice en France. Possibilité d'évoluer vers la fonction de coordinateur médical de mission.

Vie professionnelle

6 % des volontaires
La plupart des ONG recrutent leur personnel expatrié sous statut de volontaire. Les volontaires de la solidarité internationale bénéficient d'une prise en charge du transport, de l'hébergement et des frais de vie sur place, de la couverture sociale et d'une indemnité mensuelle. Les personnels médicaux représentent environ 6 % du nombre total de volontaires en mission, mais plus de 30 % des départs dans une ONG comme Médecins sans frontières.
Vers la santé publique
Les missions durent en moyenne de 6 mois à 1 an. Le volontariat médical s'insère relativement facilement dans la continuité d'une carrière. Les médecins libéraux alternent souvent missions et remplacements de médecins en France. Ceux qui ont participé à des actions de santé publique éprouvent parfois le besoin de continuer dans cette voie, de retour en France.
Vers la coordination
Avec de l'expérience, le médecin humanitaire peut évoluer vers la gestion de programmes de santé humanitaire. Le coordinateur médical participe à l'analyse des besoins. Il élabore aussi des projets en relation avec les autorités locales. Certains médecins accèdent à des postes de coordinateur au siège de l'ONG.
Salaire du débutant
Salaire variable en fonction des missions et de l'employeur. Chez MSF, par exemple, le débutant a un statut de volontaire et perçoit la première année une indemnités de 700 euros par mois. Tous ses frais sont pris en charge. Au bout d'un an, il perçoit un salaire à hauteur du SMIC, qui augmentera en fonction de ses responsabilités.

Conditions de travail

Camp de transit et hôpital
Le médecin humanitaire travaille pour une organisation non gouvernementale (ONG) dans un pays où celle-ci assure un programme d'urgence ou de développement. Sur place, il exerce dans un dispensaire, un hôpital, un camp de réfugiés, ou au sein d'équipes mobiles. En urgence, il peut intervenir lors de conflits armés, de catastrophes naturelles...
Avec des équipes locales
En fonction du programme de la mission, différents moyens sont mis en oeuvre : consultations et soins, enquêtes épidémiologiques, enquêtes nutritionnelles, réunions d'information et de formation. Le médecin collabore avec d'autres soignants (sages-femmes, infirmier, puéricultrices...) et avec des équipes locales. Il a un rôle pédagogique important auprès de celles-ci. Un programme de développement se poursuit après le départ de la mission humanitaire.

Compétences

Généraliste ou spécialiste
Les missions humanitaires font appel à des médecins généralistes et spécialistes. Les formations en santé publique, épidémiologie, médecine tropicale, maladies infectieuses et médecine d'urgence sont un atout. Les pathologies et les traitements diffèrent souvent des pratiques occidentales.
Respect et sang-froid
Proche du patient, le médecin humanitaire prend en compte la culture de la population qui l'entoure. Il doit comprendre son fonctionnement et le respecter. Un contexte de crise impose des conditions de travail précaires. Par exemple, mener un accouchement sans eau ni électricité. A contrario, il faut parfois interrompre une consultation pour respecter les règles de sécurité.
Résistant et sociable
Il arrive qu'un chirurgien opère 24 h d'affilée sur des sites de catastrophe. Ce métier demande une bonne résistance physique. Ainsi que la capacité à s'adapter à un mode de vie peu confortable et en communauté.

Nature du travail

Urgence ou développement
Le médecin humanitaire intervient dans différents contextes : soins d'urgence lors de conflits ou de catastrophes, mise en place de services de santé de post-urgence, programmes de santé orientés vers la prévention et l'éducation à la santé.
Consultations et soins
Le médecin, généraliste ou spécialiste, assure des consultations dans des centres mobiles ou des hôpitaux. En situation de crise, il doit adapter sa pratique à des moyens techniques limités.
Prévention et éducation
Dans le cadre d'un programme de développement, le médecin humanitaire évalue les besoins de la population et met en place des actions de prévention : programmes axés sur la tuberculose, les maladies tropicales, le sida, la drogue... Médecin nutritionniste, il peut piloter des projets de prévention de la malnutrition et mettre en place des centres de renutrition. Quel que soit le contexte, il encadre des infirmiers et du personnel local.

Formation pour accéder au métier

Les ONG recrutent aussi bien des médecins généralistes que spécialistes. Les internes titulaires de la licence de remplacement peuvent également être recrutés. Pratique de l'anglais indispensable. Entre 9 ans et 11 ans sont nécessaires pour former un médecin humanitaire. Des études longues à l'université, qui débouchent sur le diplôme d'État de docteur en médecine. Le cursus se déroule en quatre grandes étapes : • La PACES (1re année commune aux études de santé) constitue le premier barrage. Elle se termine par un concours au nombre de places restreint (20 % d'admis). Profil recommandé : un bac S, si possible avec mention. • Les 2e et 3e années : enseignement des bases théoriques de la médecine et premiers stages hospitaliers. En fin de 3e année, obtention du diplôme de formation générale en sciences médicales, niveau licence. • Les 4, 5e et 6e années : acquisition d'une formation médicale complète et de plus en plus de pratique hospitalière. A la fin de la 6e année, l'étudiant passe l'ECN (examen classant national). Le choix de la spécialité et/ou de la région où il effectuera son internat dépend de ses résultats et de son rang de classement. • L'internat : d'une durée de 3 à 5 ans selon la spécialité, il constitue une plongée dans le métier. Il se conclut par une thèse qui permet l'obtention du diplôme d'État de docteur en médecine. Tout interne ayant validé 3 semestres dont le stage chez un praticien peut demander une licence de remplacement qui permet de s'engager dans certaines ONG. Les médecins peuvent suivre une formation en 2 ans conduisant à une capacité en médecine tropicale ou en médecine d'urgence. Ces spécialisations sont recherchées par les ONG.